Une attaque de panique peut être une expérience terrifiante, marquée par des sensations physiologiques intenses et une peur qui peut souvent survenir de façon soudaine ou être disproportionnée par rapport à la situation. La nature de la peur peut différer en fonction des sensations physiques impliquées. Par exemple, si la douleur est principalement dans la poitrine et que le cœur bat très vite, on pourrait craindre une crise cardiaque; ou si la sensation dominante est la difficulté à respirer et une gorge serrée, on pourrait craindre de ne pas pouvoir respirer ou de s’étouffer; si l’étourdissement et le sentiment de faiblesse sont les sensations les plus prononcées, on pourrait craindre de s’évanouir; ou, dans le cas de la sensation de dépersonnalisation ou de déréalisation, on pourrait craindre de perdre la raison; ou plus généralement, on pourrait avoir peur de l’embarras causé par le fait de ressentir ces sensations en public.
En réalité, ce qui se passe est simplement un dysfonctionnement de la branche sympathique du système nerveux autonome. C’est la partie du système nerveux qui est responsable de la réaction de lutte-fuite-ou-paralysie, qui a évolué pour nous aider à se sortir d’une situation dangereuse en cas d’urgence, comme si un ours nous poursuivait. Une fois activée, la fréquence cardiaque augmente, la respiration devient rapide et superficielle, le sang afflue davantage dans les gros muscles, etc. Cette réaction est adaptative et n’est en aucun cas dangereuse.
C’est effrayant dans le cas de la panique, car il n’y a pas d’ours, c’est-à-dire pas de menace identifiable. En conséquence, notre cerveau cherche une cause interne : Y a-t-il quelque chose qui ne va pas avec mon cœur ? Est-ce que je vais arrêter de respirer ou que se passerait-il si je n’arrivais plus à respirer ? etc.
L’expérience d’une attaque de panique est si aversive que nous commençons ensuite à surveiller nos fonctions corporelles pour détecter tout signe annonciateur d’une attaque de panique, afin de pouvoir en prévenir l’apparition. Cette « hypervigilance » à nos fonctions corporelles maintient notre système nerveux en état d’alerte constante, ce qui finit par entraîner davantage d’attaques de panique.
Nous pouvons aussi commencer à éviter des endroits ou des situations où nous pourrions avoir une attaque de panique et où il serait difficile de sortir de l’endroit ou de la situation, moment où l’agoraphobie s’installe. Les exemples courants sont d’être dans une foule ou faire la file, être coincé dans un embouteillage, sur un pont, dans un ascenseur, ou même simplement être dans une réunion au travail. On peut aussi craindre de voyager loin de chez soi ou d’un hôpital.
Souffrez-vous d’un trouble panique ? Nous pouvons vous aider.
Traitement
Si vous souffrez d’un trouble de panique avec ou sans agoraphobie, vous n’êtes pas seul. Jusqu’à une personne sur 28 souffrira d’un trouble de panique à un moment de sa vie. La bonne nouvelle est que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est très efficace pour traiter les troubles de panique (avec ou sans agoraphobie), et en effet, c’est le traitement le plus recommandé.
Si vous croyez souffrir d’un trouble de panique et souhaitez obtenir de l’aide, contactez-nous.
Si vous souffrez d’un trouble de panique, il est probable que vous ayez déjà consulté votre médecin, mais si ce n’est pas le cas, il peut être utile de le faire pour un bilan général de santé afin d’écarter toute contribution médicale à certains symptômes, comme l’hyperthyroïdie, par exemple.
Changer les pensées : Pour qu’une attaque de panique se produise, deux éléments sont nécessaires : des sensations physiques et une interprétation catastrophique de ces sensations.
Le véritable problème n’est pas les sensations physiques. Si vous avez ressenti ces sensations avant d’avoir eu votre première attaque de panique, pendant que vous faisiez de l’exercice ou après avoir couru après l’autobus, par exemple, vous ne vous en seriez pas préoccupé et elles se seraient dissipées. Le vrai problème, c’est que ces sensations physiques surviennent de manière inattendue ou inappropriée (du moins au début) et sont donc interprétées comme un signe qu’il y a quelque chose qui ne vas pas, qu’il y a un danger réel et imminent, que ce soit de perdre la raison, avoir un événement cardiovasculaire ou même de mourir; ou au minimum, que cela pourrait être gênant si cela se produisait au travail ou en public.
Une partie du traitement consiste à fournir et discuter des informations sur la panique (ses causes et les raisons pour lesquelles elle n’est pas dangereuse) et à corriger les croyances erronées qui y sont associées. Cependant, même lorsqu’on sait que les attaques de panique ne sont pas dangereuses, les sensations physiques ont été associées à la peur, de sorte qu’elles peuvent toujours déclencher une réaction de peur malgré cette connaissance. C’est là que nos stratégies comportementales entrent en jeu.
Changer de comportement : Dans le trouble de panique, les sensations physiques sont associées à la peur. Grâce à une technique appelée « l’exposition intéroceptive », nous pouvons rompre cette association. Elle consiste à provoquer lentement une sensation physique redoutée jusqu’à ce que l’on soit à l’aise avec celle-ci, puis à en augmenter progressivement l’intensité. Cela peut être mieux compris avec cette analogie plus concrète :
Disons que vous avez peur des chats. Ce que nous ferions pour vous aider à surmonter cette peur, c’est de placer un chat dans un coin de la pièce et commencer dans l’autre coin. Nous ferions un pas vers le chat ensemble et resterions là jusqu’à ce que vous vous sentiez à l’aise d’être un pas plus près du chat. Une fois cela fait, nous ferions un autre pas, puis un autre… jusqu’à ce que vous soyez avec le chat et ne ressentez plus la peur. Cela s’appelle la « désensibilisation systématique » ; vous vous habituez à la présence du chat.
Dans le cas de la panique, le chat représente les sensations physiques. Dès que votre cœur commence à battre un peu plus vite ou de manière irrégulière, vous devenez effrayé. Vous essayez alors de faire disparaître cette sensation en vous distrayant, en quittant la situation, en cherchant des assurances, etc., ce qui est l’équivalent de fuir devant le chat. Vous allez vers le chat, puis vous fuyez ; la désensibilisation ne peut pas se produire. En revanche, ce que nous faisons ensemble, c’est provoquer une sensation légère et rester avec celle-ci jusqu’à ce que vous soyez à l’aise. Nous augmentons ensuite l’intensité un peu et restons avec celle-ci, jusqu’à ce qu’un point soit atteint où vous pouvez avoir les sensations physiques que vous ressentez lors d’une attaque de panique et vous sentir bien, c’est-à-dire être désensibilisé à ces sensations.
Si l’agoraphobie est présente, nous utiliserons également la désensibilisation systématique pour vous exposer graduellement aux endroits ou situations redoutés. Par exemple, si la peur de prendre le métro est un problème, nous pourrions d’abord aller dans le métro et rester sur le quai jusqu’à ce que vous soyez à l’aise à cet endroit. Nous pourrions ensuite prendre le métro pour une seule station, puis augmenter progressivement le nombre de stations, jusqu’à ce que vous soyez à l’aise de rester dans le métro pour plusieurs stations seul(e).
Il est important de savoir que l’exposition est très efficace et se fait à votre rythme. Nous ne vous demanderons jamais de faire quoi que ce soit qui présente un danger évident, dont vous ne comprenez pas l’utilité ou la nécessité, ou que vous n’êtes pas prêt à faire. La TCC est de nature collaborative, et nous effectuons toujours les exercices avec vous en premier, puis nous décidons ensemble des prochaines étapes.
Laissez-nous vous aider à vaincre votre trouble de panique.
Stratégies de traitement supplémentaires optionnelles
Relaxation et respiration adéquate : Réduire son niveau général d’anxiété réduit la probabilité d’une attaque de panique et son habilité à bien la gérer.
Pleine conscience et acceptation : Apprendre à être dans le moment présent, et à suspendre le jugement (c’est-à-dire, au lieu de classer les expériences comme « bonnes » ou « mauvaises », les accepter telles qu’elles sont).