Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT)
Environ 70 % des gens vivront un événement qu’ils qualifieraient de traumatisant au cours de leur vie, telle la mort inattendue d’un proche, une agression physique (y compris le viol), être témoin d’un décès, assister ou être impliqué dans un accident grave, ou encore une catastrophe naturelle.
Quand on parle de TSPT, ce à quoi on fait réellement référence, est le fait d’avoir été témoin d’un événement où il y avait soit une peur de la mort ou de blessures physiques, ou bien durant lequel une mort ou des blessures physiques sont survenues. Parfois, nous pouvons vivre d’autres types d’événements qui sont eux aussi traumatisants, comme découvrir une infidélité ou que notre partenaire demande le divorce sans avertissement, un parcours d’infertilité difficile, la perte soudaine d’un emploi ou d’un poste, etc. Ces événements peuvent aussi causer une grande souffrance et avoir un impact significatif sur le fonctionnement de l’individu. Mais plutôt que de relever d’un diagnostic de TSPT, les symptômes pourraient relever d’un diagnostic de Trouble de l’adaptation (et non d’un TSPT) : Cliquez ici pour plus d’informations sur le trouble de l’adaptation. BOUTON
Il est parfaitement normal de ressentir une réaction initiale de choc, des émotions fortes (et/ou du détachement), des difficultés de concentration (en pensant à autre chose), des cauchemars, un sentiment de vulnérabilité, etc., face à un événement traumatisant. Pour la majorité des individus, l’intensité et la fréquence de ces symptômes diminuent avec le temps, ce qui permet de fonctionner normalement à nouveau et de se réengager dans sa vie. L’évènement peut nous avoir changé, mais nous pouvons continuer à vivre normalement.
Cependant, pour un nombre important de personnes (environ 8 %), les symptômes ne disparaissent pas et on parle alors d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT).
Qui est plus à risque ? Les facteurs suivants jouent un rôle :
- Vivre l’événement directement (versus en être témoin) : Un quart de ceux qui vivent eux-mêmes un événement traumatique (versus ceux qui en sont témoins) développeront un TSPT.
- Être traumatisé par un événement causé par une personne (versus une catastrophe naturelle).
- Dans le cas d’une agression : l’intention de l’agresseur et la nature intrusive ou déshumanisante de l’agression.
- La nature inattendue et imprévisible de l’événement traumatique.
- Les émotions vécues durant l’événement et si la dissociation était présente pendant celui-ci.
- La ressemblance avec un traumatisme passé ou avec des aspects de la vie actuelle de l’individu (par exemple, voir un enfant être blessé alors qu’il a le même âge que notre propre enfant).
- Facteurs pré-traumatiques : comment une personne allait avant l’événement.
Qu’est-ce que le TSPT exactement ?
Vivre les symptômes suivants pendant un minimum d’un mois après un événement traumatique :
- Revivre de façon persistante l’événement traumatique (par exemple, par des « flashbacks », des cauchemars, etc.).
- Ressentir une détresse psychologique et/ou une réactivité physiologique lorsqu’on est exposé à des stimuli associés à l’événement traumatique.
- Éviter de façon persistante les stimuli associés à l’événement traumatique (par exemple, essayer de ne pas penser ou parler de l’événement, éviter les lieux, les personnes ou les activités qui rappellent l’événement)
- Se sentir détaché par rapport aux émotions positives
- Expérience de :
- Agitation accrue (différente d’avant le traumatisme)
- Difficulté à s’endormir ou à rester endormi
- Irritabilité ou colère excessive
- Difficulté de concentration
- Hypervigilance
- Réaction exagérée de sursaut
Le TSPT, s’il n’est pas traité, peut avoir un impact dévastateur sur la vie d’une personne. Il est associé à des taux élevés de dépression, d’anxiété et de toxicomanie. Il peut affecter la capacité à travailler et à maintenir des relations saines. La thérapie cognitive comportementale (TCC) est un traitement prouvé pour le TSPT.
Si vous souhaitez obtenir de l’aide, veuillez nous contacter pour plus d’informations ou pour prendre rendez-vous.
Traitement
La première étape est une évaluation approfondie pour comprendre comment l’événement traumatique vous affecte encore aujourd’hui, comment il affecte vos émotions, votre fonctionnement quotidien ou au travail, ainsi que vos relations.
Les pensées :
Nous pouvons alors vous donner des informations sur le TSPT, adaptée à votre situation spécifique. Le but de cette psychoéducation est de vous aider à comprendre que vous réagissez de façon normale à un événement anormal : c’est l’événement que vous avez vécu ou dont vous avez été témoin qui n’est pas normal, et pour lequel nous ne sommes jamais bien préparés psychologiquement. Vous aurez peut-être besoin d’un coup de main pour vous relever, mais il est normal de tomber lorsqu’on a été poussé aussi fort !
Les symptômes ont beaucoup de sens. Par exemple, les cauchemars sont un moyen pour votre cerveau d’essayer d’intégrer des informations qui ne s’intègrent pas facilement (car il ne s’agit pas d’une expérience normale), tandis que l’hypervigilance est le résultat de votre corps en état d’alerte élevé, puisqu’il a été soumis à une situation aussi dangereuse.
Il y a aussi un travail à faire sur les émotions, qui peuvent sembler fonctionner sur un interrupteur marche/arrêt après un traumatisme, au lieu d’être graduelles. Cela peut ressembler à être souvent en larmes, effrayé et/ou en colère, etc., ou à être déconnecté de ses émotions. Travailler sur les émotions ne signifie pas les contrôler rigoureusement. Cela signifie être capable de les laisser venir, de les reconnaître, de les nommer et de les exprimer; tout en étant capable de s’auto-apaiser et d’utiliser la compassion envers soi-même.
Bien sûr, en TCC, il y a toujours un travail direct sur les pensées et, dans le cas du TSPT, qu’il s’agisse de notre vision du traumatisme et de notre réaction, ou du regard des autres, il existe de nombreux schémas de pensée à reformuler pour les rendre plus adaptées. Notre monde a été bouleversé. Il existe des pensées communes qui sont parfaitement compréhensibles après l’expérience d’un événement traumatique, mais qui ne sont pas (ou du moins pas entièrement) exactes, par exemple :
- “Le monde/les gens sont extrêmement dangereux”
- “Ce qui est arrivé était de ma faute”
- “Ce qui m’est arrivé est honteux”
Avec différentes stratégies de restructuration cognitive, nous pouvons vous aider à remettre en question ces pensées pour les rendre plus réalistes et utiles.
Les comportements :
Chaque fois qu’il y a de l’anxiété, il y a généralement de l’évitement. Cela peut être l’évitement des émotions, en se déconnectant (parfois en consommant des substances), l’évitement des pensées, en se distrayant, ou l’évitement de comportements comme aller dans certains lieux. De plus, avec le TSPT, il y a une très forte activation physiologique, possiblement accompagnée de pensées, images, souvenirs, qui se déclenchent par des stimuli différents. Par exemple, si vous avez été impliqué dans un grave accident de voiture, vous pouvez réagir fortement au simple fait de voir une voiture qui passe. Une voiture rouge (si une telle voiture était impliquée) peut vous effrayer et ramener des souvenirs (même une teinte similaire de rouge sur n’importe quel objet peut provoquer cette réaction). Il est logique que, dans une situation de danger extrême, notre cerveau généralise aux choses associées et les désigne toutes comme potentiellement dangereuses. C’est ici que la technique d’exposition ou de désensibilisation systématique s’avère utile.
De manière très collaborative, nous établirons ensemble une hiérarchie des situations qui suscitent la peur, sur une échelle d’intensité de 1 à 10. Par exemple, conduire à nouveau dans l’intersection où l’accident a eu lieu peut être un 10/10, mais être assis dans une voiture peut être un 2/10. Entre ces deux extrêmes, il y aurait le fait de conduire pendant la journée (4/10), puis la nuit (6/10), si l’accident a eu lieu la nuit. Si vous pouvez imaginer un escalier, la dernière marche (10/10) peut sembler inaccessible au début. Mais une fois que vous êtes à la 4e ou 6e marche, il ne reste que quelques étapes à franchir et cela ne semble plus aussi insurmontable. Avec le soutien et direction de votre thérapeute, vous apprivoiserez les éléments de la hiérarchie, un pas à la fois, sur une période de semaines ou mois.
Il est important de savoir que l’exposition est très efficace et se fait à votre rythme. Nous ne vous demanderons jamais de faire quoi que ce soit qui présente un danger évident, dont vous ne comprenez pas l’utilité ou la nécessité, ou que vous n’êtes pas prêt à faire. La TCC est de nature collaborative ; nous sommes là pour vous accompagner et affronter vos peurs ensemble.
Il en va de même pour l’exposition réalisée dans l’imaginaire (en utilisant votre script), car pour certaines peurs ou pour le souvenir traumatique lui-même, l’exposition ne peut pas être réalisée in vivo. Dans ce cas, nous écrirons ensemble un script de l’événement ou du souvenir (ce qui s’est passé) et nous entreprendrons ensemble un programme de désensibilisation, où, avec répétition, le script/les souvenirs perdent leur capacité de provoquer une forte réaction émotionnelle débilitante. Cette exposition peut aussi se faire progressivement de différentes manières : nous pourrions « découper » l’histoire de l’événement en quelques parties (par exemple, arriver sur le site de l’événement, l’événement lui-même, le moment juste après) et y aller une partie à la fois; ou nous pourrions nous immerger progressivement dans l’histoire (par exemple, commencer par les faits, puis utiliser le présent pour en parler, puis ajouter les éléments sensoriels liés à ce souvenir). Entre les mains d’un thérapeute TCC bien formé, cette exposition est sécuritaire et efficace.
Le travail sur le TSPT est exigeant, mais avec l’aide d’un thérapeute compatissant, gentil, calme et compétent, vous pouvez surmonter les émotions, les souvenirs perturbants, les flashbacks et les cauchemars, afin de pouvoir reprendre le contrôle de votre vie. Vous pouvez être changé par ce qui s’est passé, mais une croissance post-traumatique est possible.
Vous n’avez pas à souffrir seul. Laissez-nous vous aider avec votre TSPT.